La terre était nuançée de couleurs rougeâtres comme les reflets d'un coucher de Soleil.
J'étais au milieu de cette terre plus immense que mon imagination pouvait l'imaginait et partout des arbres d'un noir intense m'entouraient jusqu'à l'infini.
J'étais au milieu de nul part, sans aucun repère, dans cette vaste forêt sans horizon.
Il ne faisait ni chaud, ni froid.
Il n'y avait rien d'autre que moi et mon cheval.
Pourtant, aucune angoisse ne m'envahissait.
Je n'éprouvais aucune peur dans cette forêt lumineuse sauf...
...soudainement, dans mon dos, le ronflement et le souffle chaud des narines d'un cheval, à la fois fougueux et docile, d'un noir intense.
Voilà qu'au loin arrivait dans un grondement assourdissant une floppée de chevaux en périples vers une destination inconnue.
Quand le troupeau nous rejoignit, mon cheval disparaissait avec lui au loin furtivement dans un dernier regard signe d'une fidélité éternelle. Ce que je ne compris pas... dans ce départ.
Je me retrouvais donc seul dans cette espace infini et si "bon/lumineux".
Poussé par un assoifement spirituel, mon corps se mis à cavaler aussi bien telle une libellule.
Je compris trés vite l'étendu de mon pouvoir de déplacement et mon agilité.
Le départ de mon cheval que j'aimais tant fût pour moi à ce moment là une Grâce sans lequel je n'aurais jamais découvert la nature de mon corps.
Voilà que je cavalais dans la foret plus vite qu'avec mon cheval.
Je finis par penser "C'est fini. Tu n'as plus besoin de cheval."
Tandis qu'à nouveau dans mon dos des galots résonnaient fortement sur le sol pour me rattrapper. Je tournais la tête.
Je fut absorber par le regard fougueux et docile de la bête : mon cheval était inséparable de moi, il était là, juste derrière, cavalant comme un chien fou derrière son maître.
Son message fut limpide pour moi : il me réclamait sur son dos d'où je venais et que j'avais déjà oublier.
Un sourire plein d'Amour rempli mon visage. Le cheval compris que ma fidélité, elle aussi, n'avait d'égal mais que jamais plus je ne remonterais sur son dos sinon pour jouer avec lui une danse initiatique.
Je me réveillais l'esprit léger et étrange. Comme un cavalier sans cheval.
Ce jour, ce matin merveilleux, la lumière avait changé...
Mon téléphone avait sonné, je devais prendre le train.
Par la fenêtre de la machine de Fer, le même soleil, du même rouge frappa ma conscience pour me sortir de ma lecture.
! Quelle surprise indescriptible ! Mon coeur est envahie d'une existence d'une bonté plus grande que n'importe quel forêt. je suis sous le charme. Je fond de cette amour que ni mére ni femme aurait pu m'apporter. Une fusion entre "virtualité et réalité" parfaite. Je craque de joie de ce salut du Soleil. Coïncidence événementielle ?
Impossible ! C'est le même reflet, la même senteur d'esprit, la même "vibration". C'est LUI.
D'extase, je me retourne dans le train scrutant rapidement les regards qui m'auraient desmaqué dans mon émoi et avec qui j'aurais pu partageais cet instant magique.
Rien !
Je suis seul.
...en compagnie de cette lumière qui m'envahit.
Je prends conscience à l'arrivée du train que le premier bonheur du "mourrant" c'est l'ENVOL !
Et plus tard dans la journée qu'aucun plaisir sexuel ne pourra m'apporter une telle paix auto-suffisante.
Pourtant...
...je commence tout juste à avoir envie d'offrir mes envies nues au monde...
Ce qu'il y a d'étrange c'est que la magie est restée. Comme s'il y avait une clé secréte à perçer en toute chose.
Je m'obstine à ne pas considérer ce moment comme l'Eveil.
Il s'agit plutôt d'un éveil.
Et quel Eveil !
[L'égo appartient au SOI. Non l'inverse]