Quelle joie de partager ce qui nous tient à coeur, ce qui rend notre coeur vivant, notre coeur vibrant de joie d'être sans pourquoi.
L'inspiration spontanée est ma "sâdhanâ"... depuis de nombreuses années. Laisser venir les paroles qui éclairent le cerveau, qui dilatent le coeur et libérent le corps de l'oppression du temps, telle est ma joie.
L'écriture est le souffle libérateur de ma vie, le souffle d'un coeur assoiffé d'un amour tout autre sans objet...
Les paroles viennent à l'improviste, n'importe où, n'importe quand, le jour, la nuit. Il suffit de rester à l'écoute de la vibration du silence, le coeur abandonné dans l'instant et de laisser venir le chant de la vie qui met fin à l'histoire personnelle qui a été riche, pour ma part, de souffrances, d'injustice, de haine, de mensonges, de calomnie au sein de ma propre famille.
Comme par miracle, tout ce film noir de mon histoire personnelle apparaît comme complètement irréel, comme s'il n'avait jamais existé.
Règne à sa place un silence-amour qui vibre, qui chante et enseigne le secret du bonheur d'être indépendant des conditions de vie personnelle.
Alors jaillit du fond de l'être un enthousiasme empli de gratitude pour cet enseignement surgi de nulle part, de l'abîme sans fond de mon propre coeur.
Aussi parler de "moi", c'est toujours parler à partir de l'Inconnu de mon être, à partir d'un "je ne sais pas", jamais à partir du passé, d'un vécu antérieur.
Pour moi donc, la vie se vit, se respire maintenant, au sein de la Nudité naturelle, non-mentale de mon être véritable qui reste à jamais inconnu. Telle est désormais mon intime conviction.
Je ne peux parler de moi au passé sans trahir ce que je suis. Car ce que je suis se crée, s'invente sans cesse à partir du silence. Tel est le secret de l'émerveillement de mon être qui n'appartient à aucun destin personnel. C'est ainsi que je le sens très fort.
Tout le reste, c'est de l'anecdote, des histoires qu'on se raconte et qui entretiennent l'endormissement d'un faux moi (que je ne suis pas) dans le temps.
Mais voilà, cher Utpala, je viens de lire la charte du forum et me demande si je suis vraiment dans le ton du forum qui se veut riche de notre propre singularité.
Dis-moi franchement ce que tu en penses, cher âmi...
Disons que pour moi, me conjuguer singulièrement, c'est conjuguer ce que je suis dans la nouveauté, le mystère, le "je ne sais pas" de la vie à jamais libre des conditions de vie. (comme le dit si justement Eckhart Tolle).